Muriel LE ROMANCER et Olivier TREDAN, Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon. Centre Léon Bérard
La prise en charge actuelle du cancer du sein localisé, après la chirurgie, repose essentiellement sur l’hormonothérapie pour les cancers du sein dit « hormonosensibles ». Le tamoxifène est le médicament de la majorité des femmes non ménopausées., Malgré ce traitement, poursuivi au moins cinq ans, de nombreuses patientes rechutent et présentent des métastases de leur cancer du sein. Ceci est une conséquence directe de la résistance de certains cancers du sein à l’hormonothérapie. Cette absence d’efficacité du tamoxifène. Nous étudions la présence de multiples protéines dans les cellules cancéreuses, qui modifient l’activité de la cible de ce traitement, c’est-à-dire le récepteur des hormones féminines (œstrogènes).

Hypothèses et objectifs :
Afin d’améliorer l’efficacité du tamoxifène, nous avons mis en place un programme de recherche au laboratoire pour mieux comprendre les interactions d’enzymes qui se passent dans les cellules cancéreuses lorsqu’elles sont soumises au tamoxifène. La présence et la localisation particulière des récepteurs œstrogènes sont des points cruciaux que nous explorons. Nous souhaitons en effet développer un nouveau médicament qui empêchera les mauvaises interactions du récepteur, afin de mieux le bloquer pour plus d’efficacité du traitement.
Programme de recherche :
1. Poursuite de la caractérisation moléculaire de la voix non génomique de RE alpha. Les travaux de laboratoires se poursuivent pour mieux connaître les différentes conséquences des interactions d’enzymes : quelles enzymes sont en jeu et avec quelles conséquences ?

2. Mise au point d’un candidat médicament
Les recherches prévues visent à identifier un événement important dans les interactions entre enzymes d’intérêt afin de bloquer cet événement par un médicament. Plusieurs molécules seront testées pour finalement choisir la plus pertinente en termes d’efficacité (accroître la sensibilité des cellules cancéreuses à l’hormonothérapie, et surtout empêcher l’émergence de la résistance). Des études très poussées permettront de découvrir le médicament le plus performant.

3. Développement préclinique réglementaire
Avant de tester le nouveau médicament chez les patientes, il faudra s’assurer qu’il peut convenir à l’administration chez l’Homme (diffusion dans le corps, élimination, toxicités éventuelles). Il pourra après être utilisé dans des études cliniques.