• L’incidence de l’adénocarcinome canalaire pancréatique (90 % des tumeurs malignes du pancréas) est en hausse en France métropolitaine et, malgré des progrès récents, ce cancer reste de très mauvais pronostic.
  • Le diagnostic est le plus souvent réalisé à un stade avancé, du fait d’une expression clinique tardive de la maladie. Seuls 10 à 20 % des patients sont diagnostiqués à un stade où la tumeur est résécable.
  • Les principaux signes cliniques devant faire rechercher un cancer du pancréas chez un patient de plus de 50 ans sont :
               – une altération de l’état général (asthénie, anorexie et perte de poids) ;
               – des douleurs épigastriques ou abdominales, avec une altération de l’état général ou non expliquées après exploration par endoscopie digestive 
               – un ictère par obstruction biliaire associant une coloration foncée des urines, des selles décolorées et fréquemment un prurit.
  • Devant une suspicion de cancer du pancréas, le bilan d’imagerie initial repose principalement sur une TDM abdomino-pelvienne (scanner) qui sera complétée par une TDM thoracique dans le même temps en cas de lésion pancréatique.
  • Le patient doit être rapidement adressé à une équipe spécialisée dans les traitements des cancers digestifs pour confirmation du diagnostic et traitement adapté.
  • En cas de syndrome obstructif biliaire, un patient atteint d’un cancer de la tête du pancréas (70 à 80 % des cas) peut nécessiter, après la TDM, un drainage biliaire (par la pose de prothèse ou stent biliaire), généralement réalisé par cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE).
  • 10 à 20 % des patients peuvent bénéficier d’une chirurgie d’exérèse à visée curative
  • La majorité des patients reçoivent une chimiothérapie, qu’elle soit néo-adjuvante (ou d’induction), adjuvante, ou palliative.
  • Les récidives après résection d’adénocarcinome pancréatique sont très fréquentes et sont métastatiques et/ou locales. Il est important de dépister une récidive tumorale avant l’apparition de symptômes pour permettre de traiter cette récidive de façon plus efficace et améliorer la survie à distance.
  • Le suivi après résection repose sur une surveillance clinique régulière. Celle-ci est complétée par :
            – une TDM  thoraco-abdomino-pelvienne ;
            – le dosage du Ca 19,9 (sauf si le taux préopératoire était indétectable) ;
            – la glycémie à jeun.
  • Devant des signes de cholestase (ictère, prurit) ou d’angiocholite (fièvre, frissons), le patient sera adressé en urgence à l’équipe spécialisée pour identifier l’obstacle et le lever.
  • La préservation de la qualité de vie du patient constitue un objectif important et permanent dès le début du parcours de soins et durant toute la durée de la maladie et du suivi. Les principaux symptômes invalidants, tels la douleur, la dépression, la stéatorrhée (liée à l’insuffisance pancréatique exocrine) et la détérioration de l’état nutritionnel sont à chercher, évaluer, traiter précocement et à réévaluer aussi souvent que nécessaire.

    * Pour davantage d’information, vous pouvez consulter L’Outil pour la pratique des médecins généralistes sur les cancers du pancréas (e-cancer.fr)
    Publié par l’Institut National du cancer (InCa, avril 2020)