La Ligue contre le cancer alerte sur la dangereuse dégradation de la situation des personnes touchées par la maladie durant la crise de la CoViD-19

Continuité des soins contre le cancer durant la crise

Dans un communiqué diffusé le 11 mai, la Ligue contre le cancer alerte les médias et l’opinion publique sur la multiplication des problèmes quant à la continuité des soins contre le cancer dans le contexte de crise.
Les témoignages reçus par la Ligue depuis le début du confinement sont édifiants : retards de diagnostics, impossibilité ou reports de dépistages et de vaccinations, modifications des protocoles de soins, arrêts de traitements, isolement…
Autant de ruptures dans la continuité des soins qui mettent les personnes atteintes par le cancer et leurs proches dans une situation de réel danger. 

L’épidémie de CoViD-19 a entraîné pour certaines personnes malades du cancer des pertes de chances indéniables, une angoisse et un sentiment d’abandon mortifères. Leurs proches aidants, confrontés à une gestion forcée des soins à domicile, curatifs ou palliatifs, sont devenues des victimes collatérales de la maladie et en ont subi le traumatisme.

Face à ces constats accablants, la Ligue contre le cancer rappelle l’absolue nécessité d’un suivi à distance des personnes en traitement et de leur accompagnement en ville. Elle demande aux pouvoirs publics la mise en place d’un plan d’accompagnement pour tous les malades du cancer :
·  Organiser un suivi par l’hôpital par téléconsultation, favoriser la bonne observance des traitements, rompre l’isolement des personnes soignées à domiciles et de leurs proches aidants
·  
Former les professionnels ambulatoires aux spécificités de la prise en charge du cancer pour leur permettre d’assurer des soins curatifs, de support et palliatifs adaptés.
·   Aux personnes malades qu’elle soutient sans faiblir, elle adresse un message clair : « Ne vous résignez pas, continuez à prendre soin de vous et de votre santé, maintenez le contact avec votre médecin, soignez-vous ».

La Ligue chargée de répondre aux appelants sept jours sur sept et en principe toute la journée traite différents types de questions, de plus en plus d’angoisse.

Les thèmes abordés et les réponses ont évolué au rythme de l’aggravation de l’épidémie.
Aux premiers jours, les questionnements sur la susceptibilité particulière des personnes selon leurs parcours dominaient : cancers anciens, traitements récents, en cours, séquelles éventuelles. « Puis-je travailler ? Mon conjoint ou cette personne vivant avec moi le peuvent-ils sans me mettre en danger ? »
Avec l’aggravation de l’épidémie, s’est de plus en plus souvent surajoutée la question de la conduite à tenir des personnes sous traitements : « Dois-je continuer ma radiothérapie, ma chimiothérapie, me faire opérer, dois-je me rendre à ce rendez-vous de contrôle ? »
Un stade supplémentaire de progression des cas de CoViD-19 aboutit à une tension croissante du système hospitalier et de médecine de ville, à des reports en cascade ou à des demandes de reports de rendez-vous de cures, séances de radiothérapie et contrôles. Parfois à des impossibilités insupportables pour ces personnes de contacter qui que ce soit, médecin traitant ou SOS-médecin. Et dissuadés d’appeler le 15.

À ce stade, la fréquence des personnes malades et (ou) des proches aidants infectés par le CoViD-19 croît. Les organisations professionnelles et agences de santé ont maintenant, enfin, diffusé leurs recommandations pour la poursuite des soins en cette période épidémique.
Les maîtres mots en sont :
1.    
tentative de sécurisation de centres de soins indemnes de CoViD-19.
2.    
téléconsultations chaque fois que possible.
3.    
privilégier les traitements per-os chaque fois que possible.
4.    
privilégier les protocoles radiothérapiques à fortes doses sur un temps court.
5.    
éviter toute chirurgie à risque élevé du fait de l’encombrement des services de soins intensifs.
6.    prioriser les traitements curatifs ou palliatifs urgents.

Il va de soi que l’application de ces mesures peut varier selon l’intensité des foyers épidémiques, et aussi de leur évolution les prochains jours. Rappelons que les antécédents de cancers, et plus encore les traitements en cours ou récents, constituent d’importants facteurs de risques.