Le centre d’imagerie fonctionnelle du groupe INOLA (imagerie nucléaire de l’Ouest Lyonnais et de l’Ain) a été officiellement inauguré jeudi 23 septembre à Bourg-en-Bresse en présence des partenaires et soutiens du projet (Ligue contre le cancer, ville de Bourg, Conseil Départemental, Monsieur Xavier Breton député de l’Ain…). L’inauguration a dû être décalée en raison des confinements successifs liés à la CoViD.  Six médecins ont reçu 3 100 patients depuis l’ouverture du centre en octobre 2020 en lien avec les médecins du territoire. Ils seront sept au 1er janvier. Une moyenne de 70 patients et bientôt 80 sont reçus toutes les semaines avec un créneau réservé aux urgences.

Cet équipement présente deux intérêts :

  • Il s’agit d’un équipement de proximité. La prescription des examens est facilitée car, auparavant, les praticiens hésitaient à imposer de longs trajets au patient très fragilisé par la pathologie ou les traitements.
  • Le deuxième avantage est que le centre est doté d’une imagerie morpho fonctionnelle qui signifie que le médecin peut voir les limitations du fonctionnement d’un organe et localiser l’origine du problème.

 

Des progrès grâce à la recherche fondamentale sur les cyclotronsDe.

La scintigraphie est très utile dans le diagnostic des maladies coronariennes, dans les pathologies rhumatologiques, en orthopédie, et bien sûr dans l’extension des lésions cancéreuses.

Le PET scan (Positon Emission Tomography, ou en français TEP Scan, Tomographie par Emission de Positons), est très important dans le diagnostic de l’extension des cancers, celui des maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer et la maladie de Parkinson pour les plus connues, les affections inflammatoires, et la recherche de foyers infectieux.

Le Docteur BAVOZET, un des médecins du centre, a précisé que tous ces équipements de pointe sont le fruit de la recherche fondamentale concernant les cyclotrons. Ils ont été installés dans le département de l’Ain avec le concours de la Ligue contre le cancer qui a su convaincre les autorités de la nécessité urgente de disposer de ce type d’équipement de pointe pour le bien des malades.

Plus de la moitié de l’activité du centre est en lien avec la cancérologie.

Comment se déroulent les examens ?

On commence par injecter le traceur radioactif. Après un temps d’attente plus ou moins long en fonction du type de traceur (une à trois heures en moyenne), on réalise la prise d’images au moyen de la gamma caméra ou du PET scan.

L’examen dure entre 5 et 20 minutes. Les images obtenues sont couplées aux données anatomiques fournies par le scanner associé à la caméra. L’interprétation de l’examen et la remise des résultats au patient suivent immédiatement.

La dose radio active reçue par le patient correspond environ à celle reçue au cours d’un scanner classique. Elle disparait en moins de 12 heures.

 

Quel est le principe de ces examens ?
L’isotope utilisé est le FluoroDesoxyGlucose marqué au Fluor 18 (18-F-FDG). C’est la radioactivité de cet atome de Fluor accroché au glucose qui permet sa détection par la caméra PET.

Les cellules de l’organisme ont besoin d’énergie sous forme de glucose. Plus l’activité des cellules est importante, plus leur consommation de glucose augmente. Les cellules cancéreuses se multiplient sans cesse, ce qui nécessite beaucoup d’énergie. Elles ont donc une consommation excessive de glucose par rapport aux cellules « normales ». C’est cette consommation excessive qui permet de repérer les tissus cancéreux et les métastases grâce à la caméra PET.

Le 18-F-FDG se comporte comme le glucose mais, contrairement à celui-ci, il n’est pas une source d’énergie utilisable par la cellule cancéreuse. Ne pouvant être métabolisé, il s’accumule ainsi dans le cytoplasme de la cellule, ce qui la rend radioactive. La cellule émet ainsi des rayonnements détectables par la caméra PET.
Le tissu cancéreux est ainsi repéré grâce à l’accumulation du produit radioactif sous la forme d’une image d‘hyperfixation. On parvient ainsi à détecter des micro-foyers cancéreux, indétectables par les examens classiques.

 

Ce centre d’imagerie nucléaire correspond à un investissement de 6 millions d’euros. Il est géré par six spécialistes en médecine nucléaire, bientôt sept. Il emploie sept manipulateurs en radiologie et quatre secrétaires médicales. Il est situé à Bourg-en-Bresse, route de Jasseron, en face de la Clinique Convert.

Il constitue un progrès fondamental dans le diagnostic et la surveillance des malades en particulier cancéreux, mais aussi pour le contrôle des maladies dégénératives du cerveau, Alzheimer ou Parkinson.