Le projet « dénormaliser le tabagisme en déployant des « Espaces Sans Tabac » de la Ligue contre le cancer a obtenu fin 2018 un financement de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM).
La convention de financement prévoyait une évaluation de cette action dans 35 départements tests dont l’Ain.
Le but des « Espaces Sans Tabac », est de dénormaliser le tabagisme, et de réduire l’exposition du jeune public à la cigarette pour décourager de commencer de fumer.
En outre, ils diminuent l’exposition au tabagisme passif, et contribuent à préserver l’environnement (mégots, incendies …).
L’évaluation finale vient d’être publiée après trois années de mise en place dans les départements témoins.
Le Dr Jean BRUHIERE, président du Comité de l’Ain de la Ligue contre le cancer a apporté des précisions : « Avec la création de 56 « Espaces Sans Tabac » l’Ain se situe au huitième rang des 35 départements-tests ».


Durant la période de réalisation du projet plusieurs éléments liés au contexte ont pourtant freiné son développement : La CNAM énumère :
–la crise sanitaire due à la CoViD qui a totalement immobilisé le projet pendant un an et demi en cumulé.
–les grèves et manifestations de novembre 2019 à février 2020 qui ont eu pour conséquence l’annulation ou le report d’inaugurations d’« Espaces Sans Tabac ».
–la tenue des élections municipales de 2020 avec la période de réserve pré-électorale puis l’installation des nouvelles équipes municipales.
–la frilosité de certains élus qui craignent de mécontenter leurs électeurs fumeurs par une mesure « liberticide » (sic).
La mise en œuvre, pour les municipalités, est simple : Elle consiste à signer une convention avec la Ligue et à prendre un arrêté municipal définissant l’emplacement et la superficie de l’« Espaces Sans Tabac » qui seront matérialisés par des panneaux standardisés, ainsi que par un marquage au sol.
Dans l’Ain, pour lancer le processus, nous avons rencontré un certain nombre de maires, puis la mesure a fait tache d’huile et ce sont maintenant les municipalités qui nous demandent la marche à suivre pour créer des « Espaces Sans Tabac » dans leur commune.


L’existence des Conseils Municipaux Juniors est un apport très appréciable. La création d’« Espaces Sans Tabac » peut constituer un projet pour ces jeunes. Ils réalisent l’étude et participent ensuite à sa mise en œuvre et à la cérémonie d’inauguration. Cette dernière, relayée par la presse locale, est un moyen d’informer la population sur le bénéfice sanitaire attendu de cette mesure.
A l’usage on constate que le respect de ces « Espaces Sans Tabac » est assuré par les familles elles même, et qu’il n’y a nul besoin de recourir aux forces de l’ordre.
Et le médecin de poursuivre : « Dans l’Ain nous nous sommes particulièrement intéressés à ce projet. Le Comité de l’Ain de la Ligue contre le cancer est engagé depuis de nombreuses années dans la lutte contre le tabagisme. En particulier nous informons chaque année sur les dangers du tabac environ 4000 écoliers de CM2, afin de leur donner des éléments de réponse lorsqu’ils arriveront l’année prochaine au collège, et qu’un « grand » leur proposera la première cigarette ».
La lutte contre le tabagisme dans notre pays est une priorité de Santé Publique.
La France est hélas la championne européenne du nombre de fumeurs par nombre d’habitants. Les confinements ont encore augmenté le nombre de fumeurs. Le tabac tue chaque année 75 000 personnes en France. L’âge moyen de la première cigarette est de 11,4 ans et on voit les premiers cancers du poumon 15 ans après la première cigarette.
L’information des jeunes et les « Espaces Sans Tabac » sont des moyens d’éviter que nos enfants ne tombent dans le tabagisme. Il est à souhaiter que chaque établissement scolaire et chaque équipement sportif soit associé à un « Espaces Sans Tabac ».
Josette BESSET Correspondante du Progrès 15 avrl 2022