Définitions :
Le coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 2 (SARS-CoV-2 en abrégé), découvert et décrit en 2019 dans la ville de Wuhan (province de Hubei, en Chine), est le coronavirus source d’une maladie émergente : la pandémie de maladie à coronavirus de 2019-2020.
Il ne faut pas confondre le SARS-CoV-2, nom de l’agent infectieux de la famille des coronavirus, et la COVID 19 qui est le nom de la maladie : COronaVIrusDisease 2019.Cette pneumonie atypique, dite maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), a été déclarée urgence de santé publique de portée internationale par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 30 janvier 20203. Une quarantaine de jours plus tard, le 11 mars 2020, l’OMS déclare qu’il s’agit d’une pandémie.
Apparenté au coronavirus du SRAS, le SARS-CoV-2 provient probablement des pangolins ou des chauves-souris

Fréquence :
Le nombre de cas réels est inconnu (formes asymptomatiques ou très bénignes).
Les formes asymptomatiques (non décelées) sont probablement supérieures à 40 % ce qui diminue beaucoup la létalité réelle par rapport à celle des sujets contaminés.
Le taux de mortalité est très variable d’un pays à l’autre : 0,8 % en Corée du Sud, 3,46 % en Chine, 6,6 % en Italie, 18 % chez nos seniors…. Le chiffre généralement admis à ce jour est de 3,4 % à l’échelle mondiale. 

Transmission, incubation :
La transmission se fait par la promiscuité (moins de 1 mètre) par les sécrétions nasales ou buccales, par les selles et par le contact des doigts avec une surface contaminée. Les enfants sont asymptomatiques ou porteurs de symptômes bénins mais ils sont contagieux.
L’incubation varie de deux à 14 jours avec un maximum de 24 jours. Le virus reste infectieux pendant 2 à 3 heures dans l’air sec et pendant trois jours en milieu humide. Cela exclut tout risque de contamination par un colis provenant de Chine. Il n’y a pas de contamination par l’eau potable ou les piscines.

Le virus est très vulnérable au savon, aux solutions hydroalcooliques et aux désinfectants ménagers, industriels et hospitaliers.

Les symptômes :

En février 2020, les signes cliniques décrits par le British Medical Journal, en fonction de leur fréquence étaient les suivants :
·         Signes cliniques principaux :
      o    la fièvre (sauf chez l’enfant) chez 83 à 98 % des patients,
      o    la toux, le plus souvent sèche, chez 59 à 82 % des patients,
      o    la dyspnée chez 31 à 55 % des patients.
·         Signes secondaires :
       o    la fatigue chez 44 à 69 % des patients,
       o    les douleurs musculaires chez 11 à 44 % des patients
       o    des maux de gorge chez 5 à 17 % des patients
       o    des crachats chez 26 à 28 % des patients
       o    une perte d’appétit chez 40 % des patients.
·         Autres signes (retrouvés dans moins de 10 % des cas) :
       o    céphalée chez 6 à 8 % des patients
       o    vertiges chez 9 % des patients
       o    crachats sanglants chez 5 % des patients
       o    douleurs de poitrine chez 2 à 5 % des patients
       o    écoulement nasal chez 4 % des patients
       o    gastro-intestinaux (douleur ou diarrhée) chez 1 à 10 % des patients.

Les formes graves :
·         Les critères de gravité sont : une fréquence respiratoire supérieure à 30 par minute, une saturation en oxygène au repos inférieure à 93 % (SaO2), un rapport pression en oxygène sur concentration en oxygène inférieur à 300 mm de mercure (PaO2/FiO2).

Les principales complications sont une détresse respiratoire aiguë dans 30 % des cas graves, une myocardite dans 10 % des cas et une surinfection bactérienne dans 10 % des cas entrainant des difficultés respiratoires sévères nécessitant des soins intensifs. Le 23 janvier 2020, l’OMS a déclaré que la plupart des patients décédés avaient un système immunitaire affaibli par des problèmes de santé tels que l’hypertension, le diabète ou une maladie cardiovasculaire.

→ Les AINS (anti inflammatoires non stéroïdiens comme Ibuprofene®, Advil®, Nurofen®….), ainsi que l’Aspirine et les corticoïdes, semblent bien aggraver la maladie et sont contre indiqués, sauf avis médical contraire.

En cas de fièvre et  ou de douleurs, recourir au Paracétamol.

Lorsque le malade a déjà un traitement immunosuppresseur ou anti cancéreux, il ne doit surtout pas l’interrompre de lui-même mais il doit consulter son médecin au plus vite.

Seuls les symptômes graves ou les formes survenant chez des sujets polypathologiques justifient de recourir au centre 15. 

Vaccins à l’étude :
Plusieurs équipes internationales travaillent à la mise au point d’un vaccin.

Début février 2020, une équipe de recherche de l’Imperial College de Londres a fait une percée significative en réduisant une partie du temps de développement normal du vaccin « de deux à trois ans à seulement quatorze jours ». L’équipe de l’Imperial College est désormais au stade de test du vaccin sur les animaux. En janvier 2020, un vaccin est en cours d’élaboration en Russie, et un autre est préparé par la firme pharmaceutique Johnson & Johnson, mais ne serait pas disponible avant un an.

À la même période, en France, dans le cadre d’une recherche vaccinale concernant le MERS-CoV en cours depuis 2012, l’institut Pasteur pourrait utiliser et adapter ces vaccins pour SARS-CoV-2. Plusieurs équipes de l’Institut Pasteur travaillent sur son adaptation et seraient en mesure de produire ce vaccin en cas d’épidémie.

L’institut Robert-Koch préconise la vaccination contre le pneumocoque des personnes âgées, en particulier autour des foyers d’infection.
Le développement d’anticorps monoclonaux spécifiques est une autre piste de traitement.

Traitement :
Les malades légers (80 % des cas) n’ont pas besoin d’hospitalisation ; ils doivent rester chez eux, et porter un masque chirurgical en présence d’autres personnes.

L’hospitalisation ne concerne que les formes sévères et critiques, c’est à dire caractérisées par la dyspnée, une fréquence respiratoire supérieure à 30 par minute, une saturation en oxygène sanguin inférieure à 93 %, une pression partielle d’oxygène artériel par rapport au rapport d’oxygène inspiré inférieure à 300, et une infiltration pulmonaire supérieure à 50 % en 24 à 48 heures.

Les traitements sont essentiellement des soins de soutien : ventilation non invasive, ventilation mécanique ou oxygénation par membrane extra-corporelle.

Aucun traitement antiviral spécifique n’existe à ce jour.

Il n’existe aucun traitement de fond, les seuls traitements existants sont symptomatiques. Aucun traitement antiviral spécifique n’existe à ce jour. 

En conclusion :

Laurent LAGROST qui a dirigé le centre de recherche UMR1231 de l’Inserm et de l’Université de Bourgogne à Dijon et a coordonné le Laboratoire d’Excellence LipSTIC., et Didier PAYEN, Professeur Emerite à l’Université Paris 7 et Professeur d’Anesthésie-Réanimation concluent ainsi sur une note plus légère:

« Comme l’ont nettement montré les mesures chinoises, le « confinement » est efficace quand l’épidémie ne s’est pas encore propagée partout dans la population. Nous souhaitons un même résultat à nos partenaires européens qui ont mis en place et suivent actuellement cette disposition.

Le télétravail, aujourd’hui possible, est un atout considérable et si, beaucoup de nos travailleurs restent utiles sur leur lieu de travail, beaucoup également peuvent travailler à distance. Pourquoi s’en priverait-on ? On amenuiserait ainsi la possibilité de créer des nouvelles chaînes de transmission.

Cependant, le confinement peut être très contraignant et s’accompagne immanquablement de dommages sociaux et économiques. Au-delà des précautions et des gestes barrière, chacune et chacun doit se préparer mentalement à une période de restriction des déplacements et d’isolement.
Sans préparation, cet épisode peut être vécu très douloureusement, comme un enfermement.

À l’inverse, il peut prendre un tour nouveau, et pourquoi pas éducatif et attractif, comme un challenge que l’on accepte de relever ou une expérience inédite que l’on sera finalement fier d’avoir traversée.

Au plan national, ne pourrait-on donc pas avancer la date des vacances de Pâques, pour permettre la mise en place d’une quatorzaine en famille ? L’idéal pour nos concitoyens serait alors d’être en capacité de considérer cet épisode comme une occasion unique pour aérer son esprit, réfléchir, faire le point et reprendre sa vie en main. En tirer avantage pour régler tous ces petits riens qui se sont accumulés et pour lesquels nous n’avons jamais assez de temps. Entreprendre un grand ménage à la maison, le nettoyage des allées du jardin, le rangement des placards, le graissage de la porte qui grince et ferme mal, le remplacement de l’ampoule dont on ne se souvient même plus quand elle a grillé, le tri des papiers en souffrance depuis des mois, la lecture de tous ces livres prometteurs accumulés dans la tablette ou sur la table de chevet et qui attendent depuis trop longtemps d’être feuilletés… Aussi et surtout, en profiter pour retrouver un peu de temps pour soi, sa famille et ses amis. Téléphoner à ses proches pour prendre des nouvelles et échanger les informations. Comme on se l’était vainement promis chaque matin sur le chemin du travail, rédiger et envoyer enfin ces fameux emails à parents et amis pour leur rappeler qu’on les aime. Visionner au calme les anciennes vidéos de la famille pour réaliser combien les petits ont grandi et voyager sans modération devant les belles images du film des dernières vacances au paradis. En résumé, être inventif pour multiplier ses activités à la maison en attendant… l’été prochain ! »